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Welcome back to Canada

  • Photo du rédacteur: Sophie
    Sophie
  • 29 nov.
  • 5 min de lecture

Dix ans après avoir exploré la côte Est du Canada, me voilà repartie côté ouest. Nouveau voyage, nouvelle découverte : l’océan Pacifique.


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Mon choix s’est porté sur l’île de Vancouver. Je cherchais une destination grandiose, la nature version XXL. Et quand on sait que le deuxième pays le plus vaste au monde est à 80% inhabité, j’ai pensé : bingo !



Pour situer l’île de Vancouver : vous prenez une carte du Canada, vous allez tout à l’ouest, vous descendez un peu, vous trouvez Vancouver. Puis encore plus à l’ouest, vous trouvez… Vancouver, version insulaire. Une île aussi grande que la Belgique, mais avec moins de gaufres et plus de poutines.


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L’ouest canadien, un voyage en octobre… oui, j’ai osé, pourquoi ?

 

  • D’abord : une raison budgétaire (le Canada c’est cher, la Colombie-Britannique c’est très cher)

  • Ensuite : l’envie d’éviter les foules estivales

  • Enfin : vivre l’été indien dans toute sa flamboyance

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Dans une région où il pleut 1 jour sur 2, partir en octobre c’est un peu comme jouer à pile ou face... sans pile. Mais les dieux du voyage se sont penchés sur moi et ne m’ont offert qu’un seul jour de pluie. Juste assez pour voir Vancouver dans son élément : chic, gris et humide.

 

Victoria, douceur de vivre et inspiration

Je commence ma découverte à Victoria, mignonne ville portuaire de 100 000 habitants, au charme victorien hérité de son passé britannique. À taille humaine, structurée autour de son port et des méandres de sa baie, Victoria rayonne sous le soleil d’automne.

Flâner dans son quartier chinois – le plus ancien du Canada – en passant par Fan Tan Alley, réputée comme la ruelle la plus étroite d’Amérique du Nord, puis rejoindre l’imposante assemblée législative avant de se perdre sur le Fisherman’s Wharf, petit village flottant de maisons colorées… Tout y est source d’inspiration. Je me surprends à me sentir une âme d’artiste en villégiature dans cette atmosphère de station balnéaire. Un thé au Fairmont Empress, en imaginant incarner une aristocrate fortunée, vient parfaire le tableau. Un instant suspendu.

          

  

Nanaimo – plages, forêts et... catastrophe écologique si photogénique

Je quitte la capitale provinciale et prends la route vers Nanaimo, pour de longues balades entre forêt et océan. Rathtrevor Beach Provincial Park, Neck Point Park, Piper’s Lagoon… Un trio de paysages où le silence s’écoute.

Ce qui m’interpelle d’abord, ce sont ces troncs échoués, immenses, disséminés sur les plages. D’apparence immuables, ils créent des décors saisissants et me servent de bancs pour contempler le Pacifique. Mais derrière leur beauté se cache une réalité plus sombre : leur présence aurait augmenté de 500 % depuis la fin du XIXᵉ siècle, conséquence directe de l’industrie forestière. Leur mouvement sur les récifs détruit l’écosystème – les petits invertébrés d’abord, puis tout ce qui en dépend. Un rappel amer de notre impact sur la nature.

 

Mais la magie opère quand même. Ces sentiers qui passent de la forêt à la plage sont d’une beauté à couper le souffle. Les arbres, majestueux, semblent traverser les siècles. et donnent au paysage un air préhistorique.

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Cathedral Grove, au cœur de la forêt primaire

En continuant vers Port Alberni, je m’arrête à Cathedral Grove. Cette forêt, accessible à tous grâce à des sentiers aménagés, n’est peut-être pas la plus grande, mais ses arbres sont parmi les plus impressionnants. Le roi de la forêt ? Un sapin de Douglas âgé de près de 800 ans, culminant à 76 mètres.

La tempête de 1997 a mis à terre plusieurs arbres centenaires ; aujourd’hui recouverts de mousse et de fougères, ils participent à la magie des lieux.

Sachant que l’exploitation forestière a anéanti 90% des forêts primaires de l’île – un chiffre qui monte à plus de 70% de la couverture mondiale disparue au seul XXe siècle – je prends conscience du privilège que j’ai de pouvoir contempler cette forêt.

  

 

Stamp River : Ours 0 – Saumons 1 247 563 (au doigt mouillé)

Octobre marque le retour des saumons. Ils quittent l’océan pour remonter le courant et pondre là où ils sont nés. Spectacle fascinant – et tragique – car beaucoup mourront d’épuisement après avoir accompli leur mission.

Je me rends au Stamp River Provincial Park, connu pour l’observation des ours venus les pêcher. Le torrent sauvage, l’ingénieux ascenseur à saumons qui leur permet d’éviter les cascades tout en les dénombrant… l’endroit est unique. Je cherche, j’observe… mais aucun ours. Et plus je m’enfonce, plus les panneaux signalant leur présence récente font naître en moi une appréhension : et si j’en croise un… que faire ?


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Les randonneurs croisés me rassurent. L’ours de l’île de Vancouver, endémique, serait peu dangereux. Il suffit paraît-il de ne pas lui tourner le dos, de reculer doucement sans le regarder dans les yeux. Tous me l’expliquent calmement… tous portent une bombe au poivre à la ceinture.

  

      

Cap à l’Ouest : Ucluelet, Tofino et la puissance du Pacifique

La route se poursuit vers Long Beach, le long de la Pacific Rim Highway. Direction Ucluelet – Ukee, pour les intimes – puis Tofino, paradis des surfeurs.

La route offre des panoramas les plus saisissants. A travers les forêts, longeant des lacs aussi grands que des mers, des rivières aux eaux cristallines courant entre les montagnes embrumées. La nature se revêt de ses plus beaux atours et passe en mode séduction. Il faut reconnaître que je ne suis pas insensible à ses charmes.

   

Sur le Wild Pacific Trail, les mêmes émotions qu’il y a 16 ans à Bondi Beach (Australie) me reviennent. Les falaises, les vagues qui se fracassent, le regard tourné vers l’horizon dans l’espoir d’apercevoir une baleine ou un orque.


                         

Des pancartes mettent en garde contre les rencontres possibles avec pumas, ours ou loups. Ici, la nature ne se contente pas de nous accueillir : elle nous rappelle que nous sommes chez elle.

             

La plage de Chesterman et ses deux baies symétriques, le détroit de Clayoquot et ses centaines de petites îles, le coucher de soleil sur Tonquin beach… Les plages enchanteresses sont légion, adossées aux forêts tropicales les décors laissent rêveur.


 

Je scrute l’horizon, espérant apercevoir un orque ou une baleine. J’ai vu… un goéland.

 

Vancouver : la ville entre mer et montagnes

Les deux derniers jours se déroulent sur le continent, à Vancouver. Avec ses 700 000 habitants, c’est la huitième ville du pays, mais surtout l’une des plus connectées à la nature, vous pouvez skier, surfer et bruncher dans la même journée.

Nichée entre océans et montagnes, installée sur la péninsule de Burrard, elle abrite l’un des plus grands parcs urbains d’Amérique du Nord : Stanley Park, plus de 4 000 hectares. Par temps clair, la ville se détache sur fond de sommets enneigés. Ce que je ne verrai pas. Mon unique jour de pluie est là.

Pour apprécier pleinement cette ville souvent classée parmi les plus agréables du monde, il faut un pouvoir d’achat à la hauteur. C’est aussi l’une des plus chères, tous domaines confondus.

 

          

Je découvre surtout une diversité culturelle exceptionnelle : plus d’une personne sur deux appartient à une minorité visible, et la majorité de la population n’a ni l’anglais ni le français comme langue maternelle.

Ville multiculturelle donc, mais aussi multifacettes avec ses quartiers bien distincts : Gastown ses bâtiments de briques et son horloge à vapeur steampunk, Downtown quartier de la finance et ses gratte-ciel, Yaletown au luxe ostentatoire, Granville Island son marché couvert et ses échoppes d’artisans, Chinatown en immersion dans son effervescence, North Vancouver et ses échappées vers les montagnes…

    


Deux jours, c’est trop peu. Mais suffisamment pour me séduire.

Encore un magnifique voyage que j’ai eu la chance de vivre. Un nouveau pas dans cet immense pays aux millions de lacs, au sirop d’érable et aux queues de castor (à manger, précision). Et ce deuxième passage en terre algonquine m’a permis de m’approprier leur devise :

« D’un océan à l’autre. »





Bonne visite.


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