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Croeso i Cymru : Mon dernier bastion au Royaume-Uni

  • Photo du rédacteur: Sophie
    Sophie
  • 8 juin 2024
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2024


On le dit plus confidentiel ou encore préservé du " tourisme de masse ", il n’en n’est pas moins vrai que le pays de Galles séduit par bien des aspects, et ça se voit sur les randonnées les plus connues dès qu’un rayon de soleil fait son apparition, la fréquentation des chemins devient alors très dense.


Avec un accent à couper au couteau et la fierté chevillée au corps, cette belle industrielle, terre de mythes et de légendes, est la grande discrète de Grande Bretagne. Dernier bastion du Royaume-Uni qu’il manquait encore à mon tableau de chasse, nous voilà !


Isa et moi atterrissons à Manchester. Nous ferons une boucle en entamant le road trip par le sud via Birmingham pour prendre le temps de remonter par les côtes jusqu’au nord en 11 jours. On veut tout voir, il faudra faire des choix et composer avec la météo.


Je passe rapidement sur Birmingham, qui sans être une ville déplaisante, a le mérite de couper le trajet vers Cardiff en deux et d’offrir une pause sur le chemin sans pour autant révolutionner ce voyage. C’est mignon sans plus. Cela étant, je n’ai pas non plus fouillé outre mesure ses attraits qui existent très certainement.



Dès qu’on pénètre au Pays de Galles, on constate que tout est écrit en double. En gallois d’abord, puis ensuite en anglais. Le gallois est reconnu comme langue officielle au même titre que l’anglais en 1966 et est devenu obligatoire à l’école depuis 1988, la même année que la création de son parlement. Ce sont plusieurs fois (surtout dans les pubs) qu’une personne du cru a entamé avec nous la conversation en gallois, hilare de nous voir agrandir nos yeux tout rond devant cette langue aux sonorités gutturales totalement incompréhensible.




Nous commençons donc réellement notre périple dans le Monmouthshire et plus précisément à Raglan pour notre premier château. Il faut savoir que le Pays de Galles est surnommé le pays des châteaux. Réputation non usurpée tant ils pullulent sur notre parcours. Des petits, des grands, en ruine plus ou moins bien conservés, ceinturant la ville ou isolés sur un promontoire, il y en a pour tous les goûts. Je me plaisais à imaginer les festins royaux, les danses et les troubadours égayant ce petit monde bien né.

Avec ses tours hexagonales, ses hauts murs et ses douves, il a beau être en ruine, il n’en n'est pas moins imposant..



Nous poursuivons en direction de l’abbaye de Tintern, première abbaye cistercienne du pays fondée au XIIe siècle qui nous offre pour musarder, de belles ruines gothiques.

Nous finissons cette belle journée d’entrée en matière par le château de Chepstow, une magnifique forteresse normande bâtie tout en longueur à flanc de falaise. Premier château bâti en pierre du Royaume-Uni



Pour cette deuxième nuit, nous nous posons à Cardiff. Capitale du Pays de Galles depuis 1955. Cette ville portuaire à la croissance rapide, offre de multiples facettes que nous n’explorerons pas dans leur totalité, priorité étant donnée aux paysages bucoliques et autres découvertes culturelles de préférence en ruines.


Nous déambulons néanmoins avec beaucoup de plaisir dans Bute Park, un très bel espace vert, havre de paix et de nature en pleine ville, nous abritons le temps de quelques gouttes sous les arcades victoriennes pour un petit déjeuner gargantuesque dont les Britanniques ont le secret, découvrons le château de la ville et déjeunons sous les voutes métalliques du marché couvert Victorien.



Son origine romaine du château de Cardiff ne se retrouve plus que sous ses remparts. Le donjon quant à lui normand du XIe siècle domine depuis son promontoire les bâtiments Victoriens, qualifiés de folie contemporaine avec dédain par notre hôte ! Pourtant construits au XIXe siècle, par les derniers propriétaires, avant sa cession à la ville en 1947. Ses remparts enserrant le tout ayant offert un refuge à la population pendant les bombardements de la 2ème guerre mondiale parachèvent ainsi l’aspect éclectique de l’ensemble.



Direction à présent les Brecon Beacons, « Le Parc national de Brecon Beacons est un véritable paradis pour les randonneurs. Lacs, rivières, murets de pierres recouverts de l’omniprésente mousse verte et spongieuse, collines à perte de vue qui se teintent d'ocre et de violet à l'automne... » enfin ça, c’est sur le papier, la pluie constante ce jour-là, nous forcera à trouver un plan B pour la journée. Ce sera Big Pit. Une exploitation minière qui a fermé ses portes dans les années 80. Une découverte fascinante pleine d’émotion qui nous fait découvrir la vie des mineurs de fond. Un métier à risque, peu rémunérateur mais qui faisait la fierté de ses ouvriers. On découvre l’évolution de leurs conditions de travail, les vestiaires, les douches, les outils, bref leur quotidien... Une visite de 3 heures qui nous plonge dans un univers passionnant, didactique et très bien mis en scène. Aucun regret de ce changement de plan très instructif.


Le lendemain, le temps est plus clément et nous pouvons réaliser notre première vraie randonnée : les 4 waterfalls. Nous ne sommes pas seuls pour cette très belle marche de 4h qui monte et descend au grès de son parcours et de ses nombreuses marches glissantes, pour nous dévoiler 4 cascades aux noms imprononçables : Sgwd-yr-Eira, Sgwd y Pannwr, Sgwd Isaf Clun-Gwyn et Sgwd Clun-Gwyn. La puissance de ces chutes n'a d'égal que leur majestuosité. C’est splendide, on croise sur le parcours quelques valeureux canyonistes qui bravent les courants et la fraîcheur de l’eau avec beaucoup de style. Le crachin des chutes aura presque la peau de mon appareil photo qui n’a goûté que très modérément cet embrun virevoltant lorsque j’ai traversé l’arrière de la première d’entre elles.



Une journée bien remplie puisque nous visiterons également Hay on Wye, la cité des livres. Une histoire qui débute lorsqu'en 1962 Richard Booth, libraire de son état, rachète le château et trois échoppes pour stocker sa collection de livres. Il donnera l’élan à cette cité qui en fera sa spécialité.On trouve des centaines de milliers de livres rares, anciens et d’occasion dans une trentaine de librairies qui donnent un charme tout particulier à cette bourgade.



Après deux nuits dans un charmant petit pub perdu au milieu de la campagne, peuplé d’habitués aussi rustiques que le papier peint de notre chambre, nous quittons cette région qui aurait mérité facilement un ou deux jours de plus pour prendre le temps de découvrir nottament, le Pen-y Fan, une colline aux airs irlandais déclinant de belles balades entre lacs et campagne.


C’est vers le canal de Bristol que nous poursuivons pour découvrir la péninsule de Gower. Premier site de Grande Bretagne classé « site de très grande exception ». De belles plages ponctuées de falaises à pic percées de nombreuses grottes et accessoirement haut lieu de contrebande par le passé.

Nous avons raté la marée basse, nous nous dirigeons alors sur Three cliffs bay pour un moment de repos et de contemplation sur une très belle plage où le soleil a fait sortir les sportifs peu frileux qui s’adonnent à la baignade dans une eau d’un bleu limpide.



Du coup c’est noté pour aujourd’hui, nous avons quatre heures autour de 10h pour faire la randonnée de Rhossili bay, et de profiter du retrait de la mer pour passer à sec ses récifs acérés afin de rejoindre Worm’s Head.


Encore une fois, nous ne sommes pas seuls. Nombreux sont les promeneurs qui veulent profiter comme nous, des splendeurs de cette randonnée aux formes sculturales, qui laisse entrevoir (avec un peu d’imagination) le dos émergeant d’un dragon pointant sa tête hors de l’eau. Les passages sur les rochers sont périlleux, heureusement qu’ils ne sont pas glissants.



Direction à présent, le comté de Pembroke pour ces prochains jours. Un lieu exceptionnel dont les 300km de côte sont classés au patrimoine national.


Entre petits villages fermiers, bocages, prés et sentiers côtiers bordés d’une mer turquoise, c’est vrai que le Pembrokeshire ne manque pas d’attrait. De plus le soleil est au rendez-vous.


Nous commençons par la cathédrale St David. Fondée au XIIe siècle à la gloire du saint patron national, c’est un haut lieu de pèlerinage. On dit que deux pèlerinages à St David en vaut un à Rome, c’est dire. Cette cathédrale qui trône fièrement sur le flanc d’une colline verdoyante en impose par ses dimensions et son côté massif. Derrière elle, le palais des évêques nous donne un apperçu des richesses de l’église qui savait accueillir les hôtes importants dans le confort et le luxe.



En poursuivant vers la côte, nous nous rendons à Porthgain (du gallois « beau port »). Et foce est de constater que ce lieu est effectivement un charmant petit village de pêcheur et qui plus est, le départ d’une très belle randonnée le long de ses falaises. Une marche assez facile pour nous reposer un peu des dénivelés parcourus jusqu’à présent, mais qui nous mène tout de même à des paysages et des vues grandioses. Petit bonus, pour nous récompenser de cette sortie, un verre au Sloop in, un merveilleux petit pub bien typique et chaleureux.



Après cette journée encore bien remplie, une halte dans le village de Tenby. Autrefois fortifiée, cette station balnéaire aux maisons colorées nous offrira la halte rêvée, réchauffées par un thé et un scone réconfortant (pâtisserie typiquement britannique servie avec sa crème fraîche à l'heure du thé).



Le planning est chargé aujourd’hui, il est temps à présent de quitter le sud du pays pour rejoindre le parc de Snowdonia. Sur la route, nous faisons une halte à Portmeirion pour couper le trajet. Petit village aromatisé sauce italienne, délire contemporain du XXe, ce village a bonne réputation auprès des touristes qui s'y retrouvent en masse.


Je ne fais pas durer le suspense plus avant, je n’ai pas aimé. Un village privé, qui semble n’abriter que des hôtels remplis de touristes fortunés, aux relents de cartons-pâtes. Un Dysneyland pour touristes en mal d’artifices, alors que tant de beautés sont là, à un jet de pierre de ces murs ceinturant ce village clos, fermé à la populace passé 18h. Je ne comprends pas le principe.



Arrivées à Snowdonia, dans une petite auberge de jeunesse n’accueillant que nous, elle sera notre point de départ pour les prochains jours. Ce parc naturel dont le mont du même nom est le point culminant du pays à 1085m est situé à seulement 11km de la mer.

Pour commencer on se fait quelques jolies balades pour voir les swallow falls, Fairy glen et Betws-y-Coed. Des paysages et villages aux charmes fous.



Puis nous prolongeons jusqu’à la côte pour visiter Conwy. C’est un ville fortifiée donnant sur la mer d’Irlande, érigée par Édouard Ier en 1284, pour asseoir la domination anglaise et effacer toutes velléités indépendantistes des princes gallois. Des ruelles aux ambiances médiévales dominées par son château et ceinturées par ses remparts classés au patrimoine de l’Unesco.


Encore quelques petits kilomètres et nous voilà à la pointe septentrionale (ou presque) du pays, dans la cité balnéaire de Llandudno. Classée en 2012 ville la plus agréable du Royaume-Uni, Llandudno offre des paysages d’un luxe d'époque victorienne aux façades d’Hôtels de prestige et d’un joli ponton, aux airs datés et aux grandeurs périmées.



Pour notre dernière journée dans le parc, nous ferons l’ascension du mont snowdon. Bon, on triche un peu et on profite de d’un petit train à vapeur, anciennement utilisé pour les mines d’ardoise et reconverti en attraction pour touristes un peu feignants. Manque de pot ce jour-là, un brouillard à couper au couteau nous privera de la belle vue que nous attendions avec fébrilité. On ne peut pas gagner à tous les coups... La descente sera néanmoins très belle.


Nous finissons cette journée par le village portuaire de Caernarfon. Une mignonne petite ville colorée dotée de son château. Un dernier pour la route, et pas des moindres puisqu’avec ses centaines de châteaux celui-ci de distingue de par son état, remarquablement bien conservé, ses dimensions et ses fréquentations... c’est ici que le prince Charles fût intronisé prince de Galles en 1969. Il est classé au patrimoine de l’Unesco depuis 1986.



Notre périple au pays de Galles est terminé. Il nous reste un jour et demi sagement mis de côté pour visiter Manchester. Puisque c’est d’ici que nous nous envolerons, autant prendre le temps d’en faire correctement le tour, vu le nombre de points d’intérêts repérés lors de la préparation du voyage.


Encore une fois, nous n’aurons pas le temps de tout faire tant il y a de choses à voir. Avec une chance fabuleuse, nous arrivons à nous greffer sur la dernière visite de la journée de la bibliothèque de Chetham. C’est la plus vieille bibliothèque publique du Royaume-Uni. Elle fut créée en 1653 par Humphrey Chetham pour éduquer les « enfants de parents honnêtes et travailleurs ». Les étagères et les allées en bois sombre font flotter dans l’air la magie et le mystère. Certains de ces 100 000 ouvrages datent du XVIIe siècle. Pour la petite histoire, c’est dans cette bibliothèque que se sont rencontrés et ont travaillé ensemble Marx et Engels.

Autre bibliothèque remarquable à Manchester, la John Rylands Library. Sous ses airs de cathédrale gothique, elle en impose par sa hauteur et sa solennité.



Cette fois-ci c’est raté pour la visite de l’hôtel de ville, magnifique et imposant ensemble néo-gothique du XIXe siècle totalement bâché pour rénovation depuis 2020.


En revanche nous pouvons profiter de la cathédrale gothique, sortie de terre au VIIIe siècle et agrandie au fil des siècles. Endommagée par l’IRA et les bombardements de la 2nd guerre mondiale mais toujours reconstruite. C'est un édifice grandiose qui arbore des vitraux modernes très colorés contrastant avec les dentelles de bois et de pierres finement sculptées.



Nous poursuivons notre tour par les canaux de Castelfield. Berceaux historique de Manchester, ses quais serpentent le long des vestiges de l’héritage industriel de la ville, passent sous ses ponts centenaires et devant les anciennes usines de coton reconverties en restaurants, bars et magasins à la mode.



Une petite chasse au sreet art pour terminer la journée et quelques haltes aux pubs les plus fameux, puis nous rentrons fourbues la tête pleine de souvenirs, de campagnes verdoyantes, de pubs animés, de montagnes sous la brume et de rencontres amicales.





Il aura manqué au moins trois bonnes journées. Sans avoir eu la sensation de courir, nous aurions aimé passer plus de temps dans les Brecon Beacons, le Pembrokshire et les monts Snowdon.



Le sentiment ressenti à l’occasion de mes nombreux séjours en Grande Bretagne se confirme encore ici. Les Gallois, comme les Anglais, les Ecossais ou les Irlandais sont amoureux fous de leur pays, de leur nature, de leur culture. Ils la vantent et la partage à qui veut bien partager leurs passions. Et si on croise des touristes, ce sont aussi et surtout beaucoup de locaux, qui connaissent par cœur leur région mais qui ne se lassent pas d’en profiter... et on les comprend



Et n'oubliez pas, si vous aimez, n'hésitez pas à partager



 
 
 

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